Eh bien, quelques jours après une entrée catastrophique dans l'Euro 2008 face à la Hollande (3-0) lors de son premier match (Gr.C), l'Italie, championne du monde, joue manifestement son avenir dans la compétition face à une Roumanie qui jouera sans pression vendredi (16h00 GMT) à Zurich. Depuis Gianluigi Buffon s'est montré moins prolixe. "Un quitte ou double", résume le latéral Gianluca Zambrotta. "On sait qu'on ne peut pas se louper. Il faut se relever et vaincre, en jouant bien ou mal, peu importe", souligne l'attaquant Toni.

Du côté de l'Italie...

Plus de joker. Une victoire et tout est encore possible, un nul et tout devient extrêmement difficile, une défaite et tout est fini.

Des changements. Après la pâle prestation de lundi où rien n'a fonctionné, des changements sont attendus chez les champions du monde. Au milieu, De Rossi doit apporter son dynamisme et sa "grinta". Devant, Del Piero, meilleur buteur de Serie A, pourrait être aligné d'entrée en pointe aux côtés de Toni puisqu'il est obligatoire de marquer. Derrière enfin, Grosso devrait retrouver le côté gauche et Chiellini l'axe. Quatre possibles titularisations qui expédieraient sur le banc Gattuso, Di Natale, Panucci et Materazzi.

Du réalisme. Comme contre la France (0-0), la Roumanie va s'appliquer à ne pas prendre de but. D'ou l'importance pour les Italiens de renouer avec une de leurs marques de fabrique: le réalisme. Contre les Pays-Bas, ils n'ont pas manqué d'occasions, mais ils n'ont pas marqué.

De l'espoir. Même s'ils n'ont pas convaincu face aux Oranje, les Azzurri doivent se dire que d'autres sont déjà passés par là. Par le passé, la Nazionale a déjà commencé par une défaite, au Mondial-94 face à l'Eire (1-0). Cela ne l'avait ensuite pas empêchée de se hisser jusqu'en finale où elle avait été battue aux tirs au but par le Brésil. D'autres équipes ont débuté l'Euro en s'inclinant avant de se ressaisir: le Portugal en 2004, finalement vice-champion, ou, en 1988, le futur vainqueur: les Pays-Bas.

Du côté de la Roumanie...

Sans pression. La Roumanie est la moins cotée des équipes du groupe, mais elle ne manque pas d'ambition. Elle a fait déjouer la France et peut perturber n'importe quel adversaire. "Nous pouvons nous montrer bien plus dangereux que ce que nous l'avons été contre la France. Et nous aurons peut-être un peu plus d'espaces, parce qu'ils vont chercher à marquer à tout prix", prévient le défenseur Cosmin Contra. "Si nous ne perdons pas, alors nous aurons une bonne chance d'aller en quarts", ajoute-t-il, signe que les Roumains ne vont pas foncer tête baissée vers les cages de Gianluigi Buffon.

Se montrer.Les Roumains ont aussi envie de montrer qu'ils ne sont pas "la dernière roue du carrosse", qui plus est face aux champions du monde. Les deux stars de l'équipe, le capitaine Chivu et l'attaquant Mutu (décevant contre la France), sont encore plus motivés car ils jouent en Italie, à l'Inter Milan et à la Fiorentina. "Nous allons transformer la vie des Italiens en enfer", assure Chivu, ajoutant: "Je ne sais pas si les défenseurs italiens vont passer une bonne nuit, mais je sais en revanche que l'on va voir le vrai Mutu".

Des contres. Les Roumains vont jouer à fond la contre-attaque et peuvent s'inspirer des Néerlandais qui ont inscrit leurs 2e et 3e buts en relançant aussi promptement que proprement après des occasions italiennes.

Melones avec AFP