Car on a beau chercher, impossible de trouver souvenir d'une telle déculotée. Pour tout vous dire, il a même fallu puiser dans les livres d'histoire ! Il y a 26 ans, dans la foulée d'une Coupe du Monde 1982 mémorable, les Polonais étaient venus s'imposer au Parc des Princes (0-4) face à des Bleus encore en vacances. Un match amical presqu'aussitôt oublié...

C'était il y a 26 ans... Une paille à l'échelle humaine, une éternité sur le plan footballistique. Durant cette période, la France a appris. A gagner surtout, à perdre quelque fois, à décevoir aussi. Mais surtout elle avait totalement oublié ce sentiment d'infériorité. Jusqu'à vendredi...

Alors que dire de cette défaite ? D'abord qu'elle est indiscutable, frappée du sceau de la classe de ces Oranges mécaniques qui survolent littéralement l'Euro pour l'instant. Mais aussi qu'elle aurait pu être atténuée, notamment en première période, avec un peu de réalisme. Ce même réalisme que les Bleus semblent avoir égaré depuis quelque temps déjà. Mais qui devient carrément dramatique lorsque la défense, leur traditionnel point fort, prend l'eau à ce point.

Auteurs de 7 buts en 2 matches, les Bataves continuent eux de dérouler. Rapides, techniques, inspirés, ils représentent l'image la plus fidèle qu'on se fait du football moderne. Un jeu offensif porté par un quintet sans égal actuellement (Sneijder-Kuyt-Robben-Van der Vaart-Van Nistelrooy) mais qui porte surtout le sceau de Marco Van Basten. L'ancien avant-centre de légende est en passe de s'imposer comme un tacticien hors-pair.

Après le pari Engelaar contre l'Italie, c'est de nouveau lui qui a fait pencher la balance à la mi-temps, en remplaçant ce même Engelaar -aussi approximatif qu'il fut brillant lundi dernier- par Arjen Robben. Le plus fragile joyau de la couronne néerlandaise... mais aussi le plus étincelant. En 45 minutes, le Madrilène a tout simplement justifié sa présence à l'Euro, ridiculisant l'arrière-garde française qui n'a jamais semblé aussi âgée.

Comme prévu de longue date, le France-Italie revêtira donc une importance capitale. Mais si le perdant portera sans doute le fardeau d'être la plus grosse déception du tournoi, il se peut tout à fait que le vainqueur rentre lui aussi à la maison ! Futur adversaire d'une Hollande déjà assurée de la première place, la Roumanie possède toutes les cartes en main pour se qualifier. Sur le toit du monde il y a juste 2 ans, Français et Italiens joueront donc leur avenir mardi, avec la victoire pour unique objectif. Un impératif pour y croire encore. Alors quitte à partir, autant le faire la tête haute...

Jà-Phi