«La meilleure arme de la Turquie, c'est la foi ». Ainsi parle Kazim. L'attaquant de Fenerbahce pourrait débuter d'entrée contre les Allemands. Il est l'un des tout derniers Turcs valides. Ente suspensions et blessures, ils ne sont en effet plus que quatorze sur le pont... «Nous n'avons peur de personne », lance pourtant le défenseur Gökhan Zan.

A la veille du défi contre le frère germain - 2, 5 millions de Turcs vivent outre-Rhin et 3 millions d'Allemands se rendent régulièrement en Turquie -, Fatih Terim s'est exprimé, parfois en termes lyriques, voire philosophiques, sur la relation que la Turquie entretient avec l'étranger. «Je pense qu'on a rendu fiers les Turcs habitant en Allemagne, bien sûr, mais notre parcours a réuni sous notre drapeau beaucoup d'autres, qui sentent la joie et la solidarité chez nous. Avant de venir (à l'Euro), nous voulions rappeler au monde que la Turquie existait ». Terim, qui définit son équipe comme « intéressante et distrayante à voir jouer », pense qu'elle « véhicule des messages sur la vie et pas seulement sur le foot. Dans notre pays, des gens souffrent, s'affrontent et notre sélection les a réunis ». En songeant aux victoires des dernières secondes contre la Suisse (2-1), la République tchèque (3-2) et la Croatie (1-1, 3 tab à 1), le buteur Semih lance : «L'Allemagne se méfie de nous » tandis que Rüstü, le portier vétéran prévient : « La Turquie n'abdique jamais ». Et Terim, lui, croit-il aux miracles ? « Albert Einstein disait qu'il y a deux façons de vivre : croire que tout est un miracle ; ou bien penser que rien n'est miraculeux », dit Terim. « C'est cette deuxième vision qui m'anime ».